Quel dirigeant êtes-vous ? Personnalisez votre leadership
Pourquoi est-il fondamental de se connaître pour diriger ?
Pourquoi est-il essentiel de connaître son style de leadership, et de le personnaliser pour être plus efficace ?
Ces deux questions sont primordiales et elles doivent être claires et précises dans l’esprit des dirigeants d’entreprise pour trois raisons principales :
Diriger, c’est décider, assumer, agir, s’exposer, prendre des responsabilités et gérer des risques.
Diriger, c’est manager ses collaborateurs, coordonner des initiatives et respecter des engagements. Le dirigeant doit donc pousser ses collaborateurs à mieux faire ce qu’ils aiment faire, mais également et surtout à leur faire faire ce qu’ils n’aiment pas faire mais qui sont nécessaires pour l’entreprise.
Diriger, c’est anticiper et s’adapter car l’environnement est par définition turbulent (au sens complexe et incertain).
Le dirigeant occupe une position stratégique dans le processus de création de valeur, mais également dans le renforcement de la coordination entre les collaborateurs et la création de synergies entre les départements et les filiales. Plus son leadership sera reconnu et apprécié, plus il sera adapté à l’entreprise et à sa culture, plus le dirigeant sera efficace dans le déploiement de sa stratégie et mieux il gérera les situations complexes.
Diriger ne signifie toutefois pas être aveugle ni sourd, bien au contraire. Il est fondamental pour un dirigeant de se remettre en question, de ne jamais rien considérer comme acquis. Les certitudes sont en effet le pire ennemi d’un dirigeant : Le monde change, les réglementations évoluent, les ruptures technologiques se multiplient, les attentes des collaborateurs mutent, les retournements brutaux et structurels de conjoncture sont une réalité.
Au sein d’une entreprise, quelle qu’elle soit, le changement ne doit pas être considéré comme une variable, mais comme une constante. Les dirigeants, par leur position, doivent être en première ligne pour anticiper, gérer et générer les changements requis.
Les responsabilités et les devoirs d’un dirigeant.
Diriger est un métier qui fait appel à des compétences, des savoir-faire et des savoir-être spécifiques pour, et de manière concomitante :
- Définir la vision, la raison d’être et la stratégie de son entreprise
- Prendre les décisions qui s’imposent
- Gérer les ressources financières
- Manager et fédérer les collaborateurs et les parties prenantes
- Sécuriser la conduite des opérations
- Sécuriser les responsabilités juridiques et professionnelles
- Promouvoir l’image de marque
- Structurer de nouveaux relais de croissance
- Promouvoir la RSE et le développement durable
Leadership : au singulier ou au pluriel ?
Diriger, c’est par essence s’adapter. Le dirigeant doit en permanence ajuster son management et son leadership en fonction notamment de la conjoncture, de la taille de son entreprise, des secteurs au sein desquels il évolue, de l’organisation interne, de la maturité, des attentes et de l’expérience de ses collaborateurs.
On ne naît donc pas dirigeant, on le devient ; tout comme il n’existe pas de leadership unique, mais une infinité, avec des palettes de spécificités et de caractéristiques différentes.
Pour clarifier les propos et engager une première réflexion, il est utile de recourir à des classifications-types pour caractériser son leadership, selon qu’il est "transactionnel", "transformateur", "laissez-faire" ou "bureaucratique" (source Burns, Lewis, Weber), chacun présentant des caractéristiques, des avantages, des inconvénients qui leur sont propres.
Le leadership « transactionnel » :
Ses caractéristiques :
- Basé sur les transactions : Les relations leader-subordonné sont définies par des échanges de ressources.
- Clair sur les attentes et les récompenses : Le dirigeant utilise des récompenses pour motiver les comportements souhaités et des punitions pour décourager les comportements indésirables.
- Structure hiérarchique : Il est souvent associé à une structure organisationnelle stricte et hiérarchique.
Ses avantages :
- Clarté et structure : Les rôles et les responsabilités sont clairement définis, ce qui réduit les ambiguïtés.
- Efficacité pour les tâches répétitives : Idéal pour des environnements où les tâches sont routinières et bien définies.
- Motivation extrinsèque : Les récompenses peuvent être un puissant moteur de motivation pour des objectifs à court terme.
Ses inconvénients :
- Manque de créativité : Il ne favorise pas l'innovation ou la créativité.
- Dépendance aux récompenses : Les employés peuvent devenir trop dépendants des récompenses externes.
- Risque de démotivation : Il peut mener à une démotivation si les récompenses et les punitions ne sont pas perçues comme justes.
Exemples d’environnements adaptés : Industries de production et manufacturières ; Organisations militaires ; Secteurs réglementés (banques et assurances).
Exemples d’environnements inadaptés : Entreprises créatives et innovantes ; Environnements dynamiques et changeants.
Le leadership « transformateur »
Ses caractéristiques :
- Inspirant et motivant : Le dirigeant cherche à inspirer et à motiver les employés pour atteindre des objectifs élevés.
- Visionnaire : Il met l'accent sur une vision claire et motivante pour l'avenir.
- Développement personnel : Il encourage le développement et la croissance personnelle des membres de l'équipe.
Ses avantages :
- Engagement élevé : Il participe à améliorer l'engagement et la satisfaction des employés.
- Innovation : Il favorise la créativité et l'innovation.
- Développement à long terme : Il soutient le développement des compétences des employés dans la durée.
Ses inconvénients :
- Exigeant : Exigeant en termes d'énergie et de temps pour le leader.
- Surmenage : Les employés peuvent ressentir une pression excessive pour atteindre des objectifs élevés.
- Dépendance au leader : L'organisation peut devenir trop dépendante de la vision et de la direction du dirigeant.
Exemples d’environnements adaptés : Entreprises en phase de changement ou de transformation ; Secteurs de l'innovation et de la technologie ; Environnements académiques et de recherche.
Exemples d’environnements inadaptés : Organisations très structurées et réglementées ; Environnements nécessitant des décisions rapides et autoritaires.
Le leadership « Laissez-Faire »
Ses caractéristiques :
- Autonomie élevée : Il offre une grande liberté aux employés pour prendre leurs propres décisions.
- Minimaliste: Intervention minimale du leader dans les opérations quotidiennes.
- Responsabilisation: Les employés sont responsables de leurs propres résultats.
Ses avantages :
- Autonomie : Encourage l'autonomie et la responsabilité individuelle.
- Innovation : Les employés ont la liberté d'explorer de nouvelles idées et approches.
- Environnement flexible : Il s’adapte facilement aux changements et aux besoins spécifiques des employés.
Ses inconvénients :
- Manque de direction : Ce type de management peut conduire à un manque de direction et de coordination.
- Problèmes de gestion du temps : Les employés peuvent avoir du mal à gérer leur temps efficacement sans supervision.
- Inégalités de performance : Cela peut créer des inégalités de performance si certains employés ne sont pas assez motivés ou compétents.
Exemples d’environnements adaptés : Équipes hautement qualifiées et autonomes ; Entreprises de recherche et développement ; Secteurs créatifs.
Exemples d’environnements inadaptés : Nouveaux groupes ou équipes inexpérimentées ; Environnements de crise.
Le leadership « bureaucratique »
Ses caractéristiques :
- Adhésion aux règles : Il met l'accent sur le respect strict des règles et des procédures.
- Structure rigide : Il repose sur une organisation hiérarchique avec des rôles et des responsabilités clairement définis.
- Décision basée sur la politique : Les décisions sont prises en fonction des politiques établies.
Ses avantages :
- Précision et cohérence : Il garantit que les opérations sont menées de manière cohérente et précise.
- Prévisibilité : Il participe à créer un environnement de travail prévisible et stable.
- Réduction des risques : Il minimise les risques d'erreurs grâce à des procédures bien définies.
Ses inconvénients :
- Rigide : Il peut être inflexible et ne pas s'adapter rapidement aux changements.
- Innovation limitée : Il freine l'innovation et la créativité en raison de la rigidité des règles.
- Moral des employés : Il peut affecter négativement le moral des employés si les règles sont trop restrictives ou si elles ne sont pas perçues comme justes.
Exemple d’environnements adaptés : Secteurs gouvernementaux et publics ; Industries très réglementées ; Grandes organisations complexes.
Exemples d’environnements inadaptés : Petites entreprises et start-ups ; Secteurs nécessitant de l'innovation et de la créativité.
Synthèse des différents leaderships, en fonction de leurs avantages et de leurs inconvénients.
Prendre le temps de penser et d’adapter son management et son leadership n’est pas un luxe, mais une nécessité . Le dirigeant ne peut être un spectateur passif des changements : il est à la fois l’architecte de la vision stratégique et l’artisan du quotidien, impliqué dans chaque décision clé. Mais cette implication n’est fructueuse que si elle repose sur une introspection constante et une capacité à adapter son leadership aux réalités de terrain.
Se poser les questions « Quel dirigeant suis-je ? » et « Quel dirigeant dois-je devenir ? » constitue le point de départ d’une démarche indispensable pour fédérer ses équipes, anticiper les défis et bâtir une entreprise résiliente.
En personnalisant votre leadership, vous maximisez votre impact, valorisez vos collaborateurs et donnez à votre organisation les moyens de prospérer dans un monde où la seule constante est le changement.
N’hésitez pas à vous engager dans cette démarche : elle vous apprendra beaucoup, elle vous servira beaucoup, et elle servira beaucoup.